Femme non-rééducable

Mémorandum théâtral sur Anna Politkovskaïa

Stefano Massini – Arnaud Meunier – Anne Alvaro

Durée 1h20
Tarif B
Plein 40.- / 30.- | Réduit 35.- / 25.- | Mini 15.-
Pass Forum 15.- | Pass Éco 15.-

La journaliste russe Anna Politkovskaïa est assassinée le 7 octobre 2006. Nous ne savons toujours pas aujourd’hui qui était le commanditaire. Anne Alvaro redonne voix à la militante avec un sens aigu de la gravité. Loin d’ériger une statue de martyre, Femme non-rééducable montre une citoyenne ordinaire, détestée par le pouvoir, harcelée par la justice, poursuivie pour avoir simplement cherché la vérité avec ténacité.

Ode à la vérité et à la liberté d’informer

Le 7 octobre 2006, dans la cage d’escalier de son immeuble à Moscou, Anna Politkovskaïa, 47 ans, est assassinée par balles à bout portant. Par qui? On ne sait pas. Un procès aura lieu et des coupables seront condamnés, mais on ne connaît toujours pas le nom du commanditaire. Ce qui est certain, c’est que le pouvoir russe détestait la journaliste. Article après article, elle racontait la réalité de la guerre en Tchétchénie. Et chaque semaine, après chaque parution, elle était convoquée chez le procureur: à ses côtés se tenaient des voleurs à main armée, des violeurs. Politkovskaïa était coupable de journalisme.

Elle avait un grand talent de conteuse. Dans ses articles, elle délivrait les informations avec autant de force que de simplicité. Stefano Massini et Arnaud Meunier lui ont emboîté le pas. Dans une boîte à paroles, l’auteur et le metteur en scène mettent simplement en lumière les éléments que rapporte le récit. Avec un sens aigu de la gravité digne, Anne Alvaro incarne la journaliste. À ses côtés, Régis Royer donne corps aux figures masculines qu’elle croise. En contrepoint, le musicien Régis Huby accompagne et soutient le témoignage. Tout est juste dans ce spectacle où l’émotion, même si elle prend parfois à la gorge, laisse toujours la place de penser. Loin d’ériger une statue de martyre, Femme non-rééducable montre une citoyenne ordinaire qui cherche la vérité avec ténacité. De ce rapport sur l’état d’un pays aussi important que la Russie, on ressort abasourdi, mais aussi plus clairvoyant.

De Stefano Massini
Traduction Pietro Pizzuti
Mise en scène Arnaud Meunier
Avec Anne Alvaro, Régis Royer, Régis Huby
Assistante à la mise en scène Charlotte Lagrange
Création sonore et musicien Régis Huby
Lumières et scénographie Nicolas Marie
Costumes Ouria Dahmani-Khouhli
Coiffure et maquillage Nathalie Polak
Régie générale Thomas Chazalon
Décors et costumes Ateliers de la Comédie de Saint-Étienne

Production La Comédie de Saint-Étienne – Centre dramatique national
Remerciements Karine Branchelot, Anne Le Huérou, Aude Merlin et Agnès B.

« Plutôt qu’une « pièce » au sens  générique du terme, c’est ici l’appellation de « mémorandum théâtral » qui est formulée. Un choix qui n’apparaît pas tant comme une coquetterie sémantique que comme la définition adéquate d’un projet destiné à honorer le souvenir d’une femme ayant juste eu le courage de vouloir rendre inaliénable la liberté d’expression dans un pays qui bafoue quotidiennement la notion de démocratie. » 
Gilles Renault, Libération

« Parfois soutenue par de subtiles phrases de violon, la parole de Politkovskaïa-Alvaro claque et révèle ce tragique destin que l’on avait sans doute trop vite oublié. »
Emmanuelle Bouchez, Télérama

« Anne Alvaro incarne avec une vérité incandescente la journaliste. Elle est héroïne « héroïque », marchant telle une funambule sur le fil de l’émotion sans verser dans le pathos. »
Philippe Chevilley, Les Echos

« Ce théâtre qui se veut « citoyen » atteint profondément le spectateur, blesse, révolte et, à travers le destin d’une Anna Politkovskaïa obstimée à continuer son travail d’information coûte que coûte, donne l’image glaçante d’un peuple qui ferme les yeux sur la barbarie pour avoir la paix. A ne pas manquer. »
Jacques Vallet, Le Canard enchaîné

« Les ennemis de l’Etat se divisent en deux catégories : ceux que l’on peut ramener à la raison et les incorrigibles. Avec ces derniers, il n’est pas possible de dialoguer, ce qui les rend non-rééducables. Il est nécessaire que l’Etat s’emploie à éradiquer de son territoire ces sujets non-rééducables. »
Vladimir Sourkov, d’après une circulaire interne du Kremlin datée de 2005

« Femme non-rééducable est un texte au cordeau, droit, direct, décapant, qui rompt l’amnésie recouvrant les pires exactions du régime de Moscou. On le doit à un duo très inspiré qui maintient la flamme du souvenir. »
Jean-Claude Raspiengeas, La Croix