Ciné-concert Carmen

Film muet accompagné par l’Orchestre national de jazz de Paris

Samedi 16 octobre 2010 à 20h

Durée 2 h
Tarif C

Sur la projection de Carmen de Cecil B. DeMille (1915), une bande originale, écrite et jouée en direct par les très talentueux musiciens de l’Orchestre national de jazz de Paris. Sous la direction d'un chef hyper-créatif : Daniel Yvinec.

En première partie, le répertoire middle jazz de Jessica Comeau & The Crazy Six

En collaboration avec l’Association des Habitants de la Ville de Meyrin (AHVM), dans le cadre de JazzContreband

Le jazz est un peu libertin, il couche volontiers et en ressort souvent grandi.
Daniel Yvinec

Composant n°1 : la projection de Carmen de Cecil B. DeMille, maître et pionnier du film à grand spectacle hollywoodien (Les Dix Commandements, c'était lui).

Composant n°2 : une bande originale jouée en direct par les très talentueux musiciens de l’Orchestre national de jazz de Paris, dirigés par Daniel Yvinec, grand amateur de croisements artistiques novateurs.

Au final, l’ONJ offre un spectacle musical et visuel à multiples couches, où tout est soigneusement travaillé pour servir une image grandiose et créer une expérience sensorielle envoûtante.

En 1ère partie: Jessica Comeau & les Crazy Six

Direction artistique Daniel Yvinec
Piano, piano préparé, flûtes, objets sonores Ève Risser
Claviers, samples Vincent Lafont
Saxophone alto, clarinettes Antonin-Tri Hoang
Saxophones, clarinettes Rémi Dumoulin
Saxophones Matthieu Metzger
Flûtes, électronique Joce Mienniel
Trompette Geoffroy Tamisier
Guitare Pierre Perchaud
Basse électrique, électronique Sylvain Daniel
Batterie Yoann Serra

« On savait que le nouveau directeur de l’Orchestre national de jazz, le Breton Daniel Yvinec, à la fois bassiste, arrangeur et compositeur, était un formidable musicien, capable de marier des univers très divers. On ne s'attendait pourtant pas à ce que sa première réalisation discographique à l'ONJ fût d'une telle qualité. Avec l'aide de Vincent Artaud, inventif touche-à-tout du jazz hexagonal, il a lancé son bigband de jeunes loups à l’assaut de l’univers si particulier de Rober Wyatt, l'ancien batteur de Soft Machine, dont l'album Rock Bottom (1974} figure au Panthéon du rock. Le résultat est somptueux, avec des arrangements où l'on reconnaît tout autant l’influence de Gil Evans, le compagnon de Miles Davis, que de Brian Wilson, le leader psychotique des Beach Boys. Wyatt chante sur quatre titres, dont une version bouleversante de Vamiolusia. Le reste est à l'avenant. Cocktail enivrant d’intelligence et d'émotion. » Y.P., Le Monde
                                                                                                                                  


« Composé de dix jeunes talents (dont Eve Rissier, Yoann Serra), l’Orchestre national de jazz s`active sur trois projets. Outre Broadway In Satin, consacré à Billie Holiday, et Carmen (BO conçue par l'ONJ sur le film muet éponyme, de Cecil B. De Mille, 1915), víent de sortir l`album Around Robert Wyatt. A la fois intrépide et profondément respectueux, cet hommage à l'auteur de Rock Bottom (1974) entre en écho avec la personnalité artistique du célèbre chanteur. Dans le CD, autour des voix invitées (Camille, Arno, Yaël Naïm, Daniel Darc, Irène Jacob, Rokia Traore et… Wyatt himself), Vincent Artaud a cousu sur mesure des arrangements d'une vive intelligence, en totale osmose avec la tête chercheuse d'Yvinec, érudit passionné du son. Captivant. » L’Humanité
                                                                                                                                       

1ère partie
Sa voix d’artiste lyrique, qui s’est notamment fait connaître pour ses engagements aux Opéras de Zurich et Marseille, a été repérée par le cinéaste Baz Luhrmann pour La Bohème de Puccini, jouée à Broadway.
Ces influences diverses colorent aujourd’hui l’univers de la chanteuse, et son incursion dans le répertoire middle jazz des Crazy Six lui offre l’occasion de faire valoir ses talents d’interprète et son extraordinaire présence scénique.

Durée 30 min.

Voix Jessica Comeau
Saxophone alto et clarinette Niels Sörensen
Saxophone soprano, saxophone ténor et clarinette Pierre Ferrari
Saxophone ténor et clarinette Michel Bard
Contrebasse Michel Guillemin
Batterie Romano Cavicchiolo
Piano Claude Joly

JESSICA COMEAU

Née au Québec au sein d’une famille de musiciens professionnels jazz et classique, Jessica Comeau se forme pendant dix ans à plusieurs styles de danse, développe le jeu théâtral, puis obtient son diplôme collégial en formation musicale à Montréal. Ces influences diverses colorent aujourd’hui l’univers de la soprano qui en parallèle à sa carrière lyrique, continue de vouer un amour pour le Jazz en participant à des concerts ou enregistrements. À 20 ans, elle quitte le Québec pour Marseille et y poursuit ses études  au CNIPAL (Centre National d’Insertion Professionnelle d’Art Lyrique).

Le théâtre de Bienne l’invite pour une saison: GRETEL Hänsel und Gretel, MUSETTA La Boheme, FIORELLA Les Brigands, VALENCIENNE La Veuve Joyeuse.
A 22 ans, elle débute sa carrière sur les scènes de renommées internationales. Elle sera notamment  MUSETTA à l’Opéra de Massy (Paris),  LUCIA Viol de Lucrèce et SŒUR CONSTANCE Dialogues des Carmélites au Grand Théâtre de Tours. A l’Opéra de Montpellier, elle chante Le FEU dans Le Fou de Marcel Landowsky. Jessica Comeau interprète ISOTTA Die schweigsame Frau de R. Strauss à l’Opéra de Marseille. L’Opéra de Zürich l’invite à reprendre le rôle dans une production de Jonathan Miller sous la direction de Christoph von Dohnany. Sous la direction de Myung-Whun Chung, elle chante PAPAGENA Die Zauberflöte à Florence et à Sienne.

Elle participe également à de nombreux concerts d’oratorios et de récitals, embrassant largement le répertoire français, italien et germanique.

En 2002-2003,  repérée par le cinéaste et metteur-en-scène Baz Luhrmann, Jessica Comeau triomphe dans le rôle de MUSETTA à New York dans une production unique de la Bohème au Broadway Theatre, au Curran Theatre de San Francisco et au Ahmanson Theatre de Los Angeles. Acclamée par la critique, elle remporte un “Tony Award” d’honneur pour son “outstanding performance”.


PRESSE

« In the role of Musetta, Quebec-born Jessica Comeau briefly steals the show with her triumphant Act 2 coquettish twirl through the chaotic latin Quarter ». The Globe and Mail Canadian Newspaper

«  TEMPTRESS STEALS SHOW »
« Purely  in terms of acting, Jessica Comeau steals the show as the cheeky temptress Musetta, electrifying her exchanges with the painter Marcello ». Mercury news-San Francisco California

« Jessica Comeau sings and superbly acts Musetta. She plays the tart to the hilt, and her bell clear voice is brittle in phrasing as well as disposition. Her Musetta’s Waltz is marvelously sung.” Talking Broadway Regional News & Reviews. NYC

« ... While the gamine Jessica Comeau, the best singer in the lot, delivered her Act 2 showstopper with precision, agility and drop-dead allure».The Wall Street Journal NY

« First of all, there’s that red dress, a Dior-like concoction…the chic Ms. Comeau, who might have stepped from a Penn fashion photo, has a voice that is the aural equivalent of that dress ». New York Times

« Jessica Comeau au timbre pur, coloré, au jeu pétillant de mobilité expressive... ». Lyrique-Tours

« …Jessica Comeau campe une soeur Constance plus féminine, plus visionnaire qu’à l’habitude ».
Opéra international

«  …De la distribution se détachent Jessica Comeau, jeune Canadienne, Musetta altière et ardente, vocalement percutante » .Opera international

« …weil die wilde, schöne Musetta (eine sehr präsente, sinnliche und stimmlich faszinierende Jessica Comeau)… ». Burgdorfer Tagblatt

« Ovation: la palme revient toutefois à Jessica Comeau dans le rôle-titre. Elle donne de l’esprit, de la tendresse, de l’émotion et beaucoup de grâce au personnage de Ciboulette. Aussi bonne comédienne qu’excellente chanteuse, elle possède une présence et allant remarquables. Sans jamais trop en faire, elle occupe la scène de son charme et de sa gentillesse et, manifestement, prend autant de plaisir à chanter qu’elle en donne au public. Un véritable régal». Ouest-France

« …so avanciert Jessica Comeau it federleichter, virtuoser Stimmführung und mit ebenso beweglicher wie einnehmender Bühnenpräsenz zum heftig bejubelten Publikumsliebling… » Der Bund

 

Maxime Pégatoquet : Vous avez été, en 2008, le premier directeur artistique nommé à la tête de l'ONJ. Avec quel projet ?
Daniel Yvinec : Mes prédécesseurs étaient des directeurs musicaux qui défendaient une musique dont ils avaient eux seuls la paternité. Dans la majorité des cas, ils étaient à la tête d’un big band avant d’occuper cette position, c’est parfois d'ailleurs cette formation qui s’est transformée en ONJ. J'ai fait le choix personnel de monter un orchestre de toutes pièces constitué de musiciens qui ne se connaissaient pas pour la plupart et que je ne connaissais pas non plus. Cette sélection a été le fruit d'un travail de repérage intense et passionnant, trois mois, environ trois cent musiciens entendus. Nous avons chez nous un vivier d'artistes passionnants : j'avais envie de le faire savoir et aussi de montrer que la guerre des chapelles est terminée (ou vaine). Dans mon orchestre, il y a des musiciens qui viennent du bop, du free, de la musique contemporaine, du métal ou de la musique électronique. La plupart d'entre eux maîtrisent plusieurs instruments et plusieurs « styles ».
Un des intérêts majeurs de mon travail, à mon sens, est aussi de faire découvrir à mes partenaires des territoires sur lesquels ils ignoraient pouvoir aller et de les pousser subtilement dans ces directions. Un peu comme un metteur en scène qui mesure le potentiel d’un acteur, mais aussi sa marge de souplesse et d’évolution. Les projets les plus réussis sont pour moi ceux pour lesquels chacun s’est dépassé et aurait découvert des zones ignorées de lui-même.

MP : Après des programmes conçus autour de Robert Wyatt et Billie Holliday, vous vous êtes attaqué au Carmen du cinéaste de la démesure, Cecil B. DeMille. Où est-ce que vous cherchez à emmener vos spectateurs?
DY : Je dirais « ailleurs », comme je l'ai dit précédemment au sujet de mes partenaires ou de mes musiciens. Attention, il ne s’agit pas d’un enlèvement - pas de violence ni de provocation -, cela ne me semble pas nécessaire. C'est du voyage, organisé par nous, sans escales obligatoires.

MP : Quelles sont les spécificités de l'ONJ ? Comment le « vendre » à un public qui ne le connaît pas ?
DY : Les spécificités de l'ONJ , il faudrait quelques pages pour les décrire... Il y a l'aspect historique d’une institution qui sera bientôt âgée d’un quart de siècle, ce qui n'est pas rien. En ce qui me concerne, j'essaie de proposer une vision honnête et personnelle de ce que peut être le jazz aujourd’hui. Le jazz, dès sa naissance, est une musique de mélanges, il est né ainsi et ses plus belles évolutions ont perpétué cette recherche de territoires artistiques qui pourraient la rendre plus riche. Un survol du parcours de Miles Davis en donne une magnifique illustration, même s'il n'est pas le seul bien sûr.
La question de comment vendre les choses est importante, mais il ne faut pas sous-estimer ce que vous appelez « les gens ». Au cours de ma vie de musicien, j’ai remarqué à maintes reprises, et c'est sans doute encore plus flagrant aujourd’hui avec l'Orchestre national de jazz, que le public était prêt à vivre un moment intense sur le plan artistique, même s’il ne correspond pas exactement à l'idée qu’ils se faisaient de leur soirée en se procurant leur place. Je pense souvent à notre comportement au cinéma - je suis très cinéphile et le cinéma est une référence récurrente dans mon travail. On entre dans la salle, le noir se fait et, pour la plupart, on est prêt à toutes les aventures, on retrouve un peu de son âme d’enfant, on est prêt à aller partout.

MP : Vous multipliez les projets que ce soit à la tête de l'ONJ ou dans vos projets solo... Qu'est-ce qui vous fait avancer ?
DY : Ce qui me fait avancer aujourd’hui, c’est la même chose que ce qui me faisait avancer à douze ans, quinze ans, vingt ou trente ans. La soif de découvrir et de faire découvrir, ce que cela génère sur le plan humain. L’imprévu et l’inconnu, l'essence du jazz à mon avis, et de tout projet artistique. J'ai toujours été passionné par la musique, elle me rend heureux, profondément. Par ailleurs, je pense qu’elle peut élargir un peu notre niveau de conscience, nous éveiller. Tenter d’offrir cela aux autres, c'est peut-être ma façon à moi d’être engagé politiquement.

Ciné-concert Carmen
Jessica Comeau
Jessica Comeau
Jessica Comeau
Orchestre national de jazz de Paris