Und

Une sidérante symphonie verbale

Une femme attend un homme. Il est en retard, alors elle parle. Elle déverse un flot de paroles. Hanté par l’angoisse amoureuse et les violences de l’histoire, son discours est tantôt grandiose, philosophique et sensuel, tantôt trivial, enragé, barbare. À mesure que se déploie cette logorrhée
aussi musicale que verbale, un paysage intérieur se dessine avec ses cimes, ses brumes, ses gouffres. Et lorsqu’un inconnu menaçant vient envahir l’espace de sa présence muette, le verbe devient un rempart et la langue, une arme. L’enjeu: rester en vie, envers et contre tout.

On connaît Natalie Dessay pour sa fabuleuse carrière à l’opéra. À Paris, New York, Milan, Vienne, Londres, avec une prédilection pour les héroïnes tragiques, elle fut une fabuleuse reine de la nuit de Mozart, Lucie de Lammermoor de Donizetti ou Olympia d’Offenbach. Mais depuis toujours,
la cantatrice nourrissait un rêve secret: jouer au théâtre. Heureux hasard: lorsqu’il décide de monter Und, texte hors norme du grand dramaturge anglais Howard Barker, Jacques Vincey cherche une interprète aux épaules de diva. Voilà donc l’immense soprano devenue humble comédienne dans un premier rôle théâtral qui entre fortement en écho avec les personnages qu’elle a incarnés sur la scène lyrique. Dans une mise en scène spectaculaire, accompagnée par une guitare qui la soutient, la contredit ou encore la submerge, la comédienne offre une sidérante symphonie verbale.

Attention, événement!

Pièce de Howard Barker
Texte français de Vanasay Khamphommala
Mise en scène Jacques Vincey
Dramaturgie Vanasay Khamphommala
Texte publié aux éditions Théâtrales
Avec Natalie Dessay, Alexandre Meyer
Scénographie Mathieu Lorry-Dupuy
Lumières Marie-Christine Soma
Assistante lumières Pauline Guyonnet
Musique et son Alexandre Meyer
Costumes Virginie Gervaise
Maquillages et perruques Cécile Kretschmar

Production Théâtre Olympia – Centre dramatique régional de Tours

« Une écriture à la musicalité suspendue entre mots et silences, où la voix de Nathalie Dessay se pose avec autant de force que de délicatesse, à l’image des stylets de glace, blocs opaques, translucides et fondants, qui étirent et diluent le temps, pour engloutir jusqu’à la dernière larme de Und. »
Fabienne Arvers, Les Inrockuptibles

« Son chignon et son maquillage sont ceux d’une geisha. Elle parle et nous emporte. On est violemment ému. »
Anne Diatkine, Libération

« Pour ses débuts au théâtre, Nathalie Dessay a mis la barre très haut. (…) N’en disons pas plus, car il ne faut pas déflorer ce moment de haute poésie dramatique. Un moment très musical car ce texte est une partition. »
Armelle Héliot, Le Figaro

« Jacques Vincey aime les actrices qui n’ont pas peur de jouer avec la théâtralité. (…) Nathalie Dessay s’inscrit avec évidence dans cette lignée, et sa musicalité fait merveille dans ce travail également très sophistiqué sur le plan sonore. »
Fabienne Darge, Le Monde

« J’ai toujours voulu être actrice. Entre 18 et 20 ans, j’avais commencé des études en ce sens, mais le hasard de la vie a fait que j’ai été happée par le chant, »
Nathalie Dessay, in La Croix