The Suit

Can Themba - Peter Brook

Jeudi 3 et vendredi 4 octobre à 20h30

Philemon surprend Matilda au lit avec un homme. L’amant s’enfuit, oubliant son costume. Le mari décide alors de faire porter à sa femme le poids de son infidélité. Elle devra emmener avec elle, partout où elle va, la veste oubliée. Une tragi-comédie musicale qui brille par le contraste entre gravité du propos et légèreté de sa mise en scène. Décor minimaliste et maxi émotion, pour cette pièce signée Peter Brook..

Spectacle en anglais, surtitres en français

Durée 1h15
Tarif B
Plein 40.- / 30.- |Réduit 35.- / 25.-
Mini 15.-
Pass Forum 15.- | Pass Éco 15.-

Un conte cruel enveloppé de douceur, qui noue l’intime et le politique.

Quel sorcier, ce Brook! Qui d’autre que lui saurait transformer une sombre histoire de vengeance pour adultère en un conte musical, coloré, enchanteur?
Qui d’autre pour raconter à travers la présence apparemment inoffensive d’un complet brun dans l’appartement d’un couple, l’intrusion pernicieuse du régime d’apartheid en Afrique du Sud? Sans avoir l’air d’y toucher, à travers une histoire qui, en fin de compte, vous met la joie au coeur, qui d’autre?

Le décor, déjà, constitue en soi un éloge de la simplicité: quelques chaises aux couleurs vives et une paire de portants qui serviront tour à tour de portes, de fenêtres, d’armoires ou d’autobus. En fond sonore, trois musiciens mêlent toutes sortes d’airs qui nous trottent agréablement dans la tête, de Schubert à Jeux interdits, revisités sur des rythmes de jazz des townships.

L’action se déroule à Sophiatown, quartier pauvre de Johannesburg. L’amour de Philemon pour Matilda semble en tous points parfait jusqu’au jour où le mari, rentré à l’improviste, découvre sa mie batifolant au lit avec un jeune homme. Ce dernier réussit à prendre ses jambes à son cou, mais il abandonne derrière lui le fameux costume, de couleur brune. The Suit. Rappel de l’infidélité au sein du couple, mais aussi, dans un registre plus politique, symbole du régime de l’apartheid naissant.

Cette pièce, écrite dans les années 1950 par le Sud-Africain Can Themba, a été montée une première fois en 1999 par Peter Brook. Il la recrée aujourd’hui dans une version anglaise et musicale, qui manifeste une compréhension rare du continent africain, avec une maîtrise artistique qui ne cesse de nous éblouir.

 

D’après The Suit de Can Themba, Mothobi Mutloatse et Barney Simon
Mise en scène, adaptation et mise en musique par Peter Brook, Marie-Hélène Estienne et Franck Krawczyk
Lumières Philippe Vialatte
Costumes Oria Puppo
Assistant à la mise en scène Rikki Henry
Avec Jordan Barbour, Rikki Henry, Ivanno Jeremiah, Nonhlanhla Kheswa
Musiciens Arthur Astier (guitare), Raphaël Chambouvet (piano), David Dupuis (trompette)

Production C.I.C.T. / Théâtre des Bouffes du Nord
Coproduction Fondazione Campania dei Festival / Napoli Teatro Festival Italia, Les Théâtres de la Ville de Luxembourg, Young Vic Theatre, Théâtre de la Place – Liège
Avec le soutien du C.I.R.T.

Crédits photos Johan Persson, Pascal Gely, Pascal Victor - ArtComArt






Avec pour seul décor une dizaine de chaises aux couleurs vives, et quelques tréteaux, la pièce demeure de bout en bout un magique moment de théâtre. La grande bonne idée est la langue anglaise sur-titrée qui renforce l'authenticité de chacun des personnages. D'une beauté visuelle constante, la pièce, brille également par sa force musicale et la qualité de sa partition.
Jean-Rémi Barland, La Provence

Jamais peut-être le théâtre de Brook (né le premier jour du printemps, en 1925) n’a atteint une telle simplicité, une évidence de tous les instants. D’où cette grande douceur humaine qui infuse chez le spectateur y compris dans les moments les plus durs. Car la cruauté est toujours médiatisée par le jeu qui est toujours, peu ou prou, un jeu d’enfant. On est là constamment dans une distance juste.
Jean-Pierre Thibaudat, www.rue89.com

Artisan du théâtre comme au premier jour, Peter Brook fait beaucoup avec presque rien. Du décor, basique, magnifié par les lumières de Philippe Vialatte, à la mise en scène, précise comme une montre suisse. Le fameux costume s'impose d'emblée au public, au milieu de chaises multicolores et de portants qui font office de porte et délimitent le plateau.
Comme dans une « pièce chantée » de Mozart, le metteur en scène donne des rôles aux musiciens, outre le pianiste Franck Krawczyk, Arthur Astier à la guitare et David Dupuis à la trompette. À la fin de la représentation, ils se mêlent aux comédiens, tous justes. Jusqu'au dénouement fatal, le spectateur oscille entre rires et larmes.
Nathalie Simon, Le Figaro

© Johan Persson
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© Pascal Gely
© Johan Persson
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 © Pascal Victor-Artcomart
© Loïc Bredel
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© Loïc Bredel
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